Le leadership conscient
Nous sommes tous concernés par le leadership, dès lors que nous sommes acteur de notre propre vie, dès lors que nous portons un projet ou que nous décidons d’entreprendre. Nous le sommes tout autant dans notre vie personnelle au quotidien, quand nous éduquons nos enfants par exemple ; que dans nos entreprises.
Le mot leader, issu du verbe anglais « to lead » provient de la racine indo-européenne «leith», qui signifie aller de l’avant, franchir un seuil.
Formuler l’air du temps, c’est cela aussi, le leadership. Mettre des mots sur une réalité vécue, la mettre en forme, la penser ; la verbaliser. Ensuite la faire sienne, puis l’intégrer, la mettre dans la forme, c’est-à-dire l’incarner.
Nous nous trouvons à un carrefour historique et stratégique singulier.
Quête de sens
Dans une société en pleine transition et un marché sans croissance, de plus en plus d’individus créent leur travail plutôt que ne cherchent un emploi. Comme un appel à trouver sa juste place et privilégier la qualité d'être au « toujours plus », c’est une véritable quête de sens associée à une capacité créative et à un don pour se relier et agir autrement qui va remodeler le monde du travail. Ainsi l’âge de l’entreprenariat a t’il commencé.
Empowerment
Dans un même temps, ce que les américains nomment « l’empowerment » des individus, c’est-à-dire une multitude de personnes, plus éduquées, plus fédérées, plus connectées, plus exigeantes constitue une puissance regroupée qui peut faire bouger les lignes sur les conditions sociales, économiques, écologiques (etc…). De nombreux courants socio-culturels s’interrogent ainsi sur notre manière de produire et veulent établir une distance par rapport aux excès de notre société. En capacité de créer de nouveaux modes de vie, ils sont inspirés par la volonté de résoudre les problèmes réels.
Révolution numérique
Ces nouveaux modes de vie qui reposent sur le niveau du bien-être individuel et collectif sont facilités et favorisés par la révolution numérique. Les innovations touchent tous les domaines de l’activité humaine : santé, éducation, médias, sciences, économie, politique … Le digital transforme notre société, notamment nos métiers et la manière dont nous les exerçons. Beaucoup sont amenés à disparaître au profit de nouveaux qu’il reste à inventer. De nouveaux horizons s’ouvrent grâce à l’extraordinaire changement que constitue l’accès au savoir offert au plus grand nombre.
Ces différents aspects notamment, sont les signes d’un saut qualitatif dans notre société.
A ce saut qualitatif correspond l’émergence progressive de nouvelles formes d'organisation, de sensibilité et de conscience.
Incarner le leadership
Les individus adaptent tout d’abord leur style de vie individuel à cette nouvelle conscience : sobriété volontaire, partage, engagement associatif, créativité... Puis ils ressentent l’envie ou la responsabilité d'élargir leur engagement dans un cadre plus collectif.
Ainsi, nous sommes en train de passer d’un paradigme de domination à un paradigme de partenariat.
Le premier modèle se caractérise par des structures sociales autoritaires et des hiérarchies pyramidales aux nombreux échelons. La norme, une forme de subordination mêlée de peur justifie que quelques uns dominent les autres, (domination de l’homme sur la femme, des hommes sur la nature …).
Alors que le second est un modèle de la réalisation de soi qui développe notre capacité à entrer en résonance les uns avec les autres et révèle la confiance mutuelle, l’équivalence, où chaque avis compte. Dans des hiérarchies plus plates, où l’on appose plutôt que l’on oppose pour compléter et mobiliser toutes les ressources, le degré de peur et de violence est faible.
Nous sommes exactement dans cette transition, dans le passage d’un modèle à un autre.
Nous sommes ainsi tous appelés à soutenir et à faire croître les facettes d'un même mouvement évolutif, dans lequel nous nous apprenons mutuellement.
Mais pour le rendre possible, on ne peut faire l’économie de se demander si on est bien en partenariat avec toutes les parties de soi, y compris nos contradictions, y compris les aspects de soi que l’on ne peut pas voir, que l’on ne connaît pas encore, y compris nos motivations inconscientes liées à des peurs ou à des blessures anciennes qui nous limitent ou nous font souffrir.
La connaissance de soi a pour objectif de nous éviter de subir ces états-là pour mieux les reconnaître, mieux les comprendre et surtout mieux les vivre.
Dans une époque où tout lié, où l’on se connecte à internet instantanément, il est essentiel de se connecter aussi à soi.
Car c’est le rapport à soi qui va structurer toute la personnalité.
La relation à soi
C’est la relation à soi qui détermine le rapport aux autres, à notre travail, à notre famille ; qui détermine nos attentes, nos sources de motivation ; notre manière de penser, de nous comporter, d'agir et de communiquer.
Il s’agit donc d’un véritable investissement pour que l’évolution se passe aussi au travers de nous en apprenant notamment à lâcher nos auto-limitations, et permettre ainsi à notre potentiel de se libérer. Notre talent se développe grâce à une vision claire de la réalité et une juste conscience de soi.
Devenir un leader conscient et efficient, c’est relier la connaissance de soi et ses corollaires :
- Intelligence relationnelle : bien comprendre et être bien compris pour faire des choix plus justes ;
- Intelligence collective : s’épanouir davantage dans un cadre libre de conflits qui favorise lien et créativité ;
- Intelligence intuitive : améliorer l’efficacité des décisions avec davantage de perspective et de sagesse ;
- Intelligence émotionnelle : apprendre à cultiver les émotions positives pour se ressourcer et à s’apaiser soi pour ne pas prendre les autres en otage
Alors on peut s’inviter soi-même à franchir un seuil et convier les autres à le franchir aussi.
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